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    Tu ne nous a point donné un coeur pour nous haïr, et des mains

    pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement ;

    que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos

    corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages

    ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos

    opinions insensées, entre toutes nos contradictions si

    disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi ; que

    toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés

    hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ;

    que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer

    supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ;

    que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire

    qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même

    chose sous un manteau de laine noire ; qu’il soit égal de

    t’adorer dans un jargon formé d’une langue ancienne, ou dans un

    jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou

    en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de

    la boue de ce monde et qui possèdent quelques fragments

    arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils

    appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans

    envie : car tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni de quoi envier ni

    de quoi s’enorgueillir. Puissent tous les hommes se souvenir

    qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée

    sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit

    par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible ! Si les

    guerres sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons

    pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons

    l’instant de notre existence à bénir également en mille langages

    divers, depuis le Siam jusqu’à la Californie, ta bonté qui nous a

    donné cet instant.

       

     

     

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     


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      Si c’était le dernier jour

    Si c’était le dernier jour, j’aimerai accomplir un dernier voyage
    Avant de quitter ma terre nourricière. Voir les contrées sauvages
    Tel qu’ Ushuaia, et ses montagnes de glaces, enfer gelé, ses lacs…
    Terre promise pour les uns, ou terre d’extrême pour les autres…

    Si c’était le dernier jour, j’aimerai voir les rares éléphants blancs
    Ces monstres de mémoires, gardien de toute cette faune africaine…
    De ces peuples aux traditions ancestrales, aux sanctuaires oubliés…
    Charmée par de nombreuses rencontres de peuplades accueillantes….

    Si c’était le dernier jour, je voyagerai sur la banquise aux ours polaires
    Ces animaux si fascinants, ces géants blancs vagabondant en solitaire
    Cherchant leur nourriture que sont les carcasses de phoques ou bélougas
    A ces Inuits, autochtone des régions arctiques, de Sibérie ou d’Alaska. 
    Si c’était le dernier jour……… Mon voeu sera t'il un jour exhaussé ?



    © Nany octobre 2007

     

      

     

     

     

      

     

    Avec tous mes remerciements à ma fée douceur et du bonheur pour ses sublimes créations qui enchante mon coeur .

      

    http://loverdose.eklablog.net/

      

     

     

       

     

      

       


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    Dis pépé, c'est quoi le bonheur ?

    Le bonheur mon enfant, c'est d'avoir des yeux,
    Même en vitrine, sous d'horribles lorgnons.
    Pouvoir observer, sur la fleur, un bourdon
    Gorgé de nectar, s'arracher vers les cieux.

    Le bonheur, mon petit, c'est d'être fasciné
    Par une perle de rosée, courant sur le fil de la vierge,
    Dans une aube radieuse au soleil qui émerge,
    Cordiale promesse d'une belle journée.

    Le bonheur, tu sais, c'est pouvoir admirer,
    Dans l'azur doré d'un printemps qui s'éveille,
    Un magnifique rapace qui, de là-haut, surveille
    Le lapereau étourdi qui a quitté son terrier.

    Le bonheur, mon garçon, c'est pouvoir arpenter
    La garrigue provençale, ta main dans la mienne :
    Balade matinale, avant que ne survienne
    Le vent brûlant, au zénith de juillet.

     

    Le bonheur, mon enfant, c'est quand la pluie est tombée
    Et fait que la terre craquelée et agonisante,
    Exhale soudain une odeur douce et enivrante,
    Pour remercier le ciel de la bienfaisante ondée.

    Le bonheur, vois-tu, c'est, quand finit l'été,
    Cueillir une pomme au sein du verger familial,
    L'essuyer sur sa blouse, d'un geste machinal,
    Puis mordre à belles dents, dans sa chair sucrée.

    Le bonheur, tu sais, il se trouve n'importe où :
    Se coucher dans le pré, écouter chanter l'herbe,
    Le souffle du Mistral dans le chêne superbe,
    Le murmure du ruisseau, polissant ses cailloux...

    Je te souhaite des choses pures, du bonheur !
    Point n'est besoin d'honneurs et de richesses.
    Qu'un avenir utopique, et de folles promesses,
    Ne puissent jamais, ô jamais ! endurcir ton coeur.

    Pierre Clérico, 09/2000

     

     

     

     

     

     

     

     

      

     

      

     

     

     

     


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